Le début d'année boursier est pour le moins "rock&roll", avouons-le ... ce qui crée une quantité incroyable de deals intéressants pour les investisseurs de long terme dans les dividendes que nous sommes! Toutefois, au-delà de l'écume des vagues, il est toujours intéressant de s'informer, et d'essayer de comprendre les grandes tendances de fond de l'économie des 10, 15 ou 20 prochaines années. De ce point de vue, la politique menée par Donald J. Trump, 45ème et 47ème POTUS (President Of The United States) laisse perplexe quasiment tous les observateurs ... Tentons néanmoins d'y voir plus clair !

Trump et les droits de douane : un outil, trois usages, et un agenda flou
Depuis son retour sur le devant de la scène politique, Donald Trump semble prêt à dégainer à nouveau son arme économique préférée : les droits de douane. Pour les observateurs, c’est du déjà-vu, mais le contexte économique et géopolitique a bien changé depuis 2016, rendant les effets de ces mesures bien plus incertains. Ce qui interroge surtout, c’est la multipolarité des objectifs poursuivis. En théorie, un droit de douane peut avoir une fonction claire. Mais lorsqu’il prétend tout faire à la fois, il devient un facteur d’instabilité.
Trump semble vouloir utiliser les tarifs douaniers pour trois raisons distinctes, qui répondent toutes à des promesses électorales et à des enjeux économiques de long terme :
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Faire baisser artificiellement le dollar – En renchérissant les produits importés, l’idée est de réduire la demande de biens étrangers, ce qui exerce une pression à la baisse sur le dollar. Ce mécanisme vise à rendre l’économie américaine plus compétitive, et à encourager la réimplantation industrielle, notamment dans la Rust Belt, région sinistrée qui constitue l’un de ses principaux viviers électoraux.
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Rééquilibrer la balance commerciale – Ici, la méthode est brutale mais politiquement lisible : pénaliser les importations, particulièrement en provenance de la Chine et de l’Europe, pour réduire le déficit commercial des États-Unis. Problème : cette approche omet volontairement les services, dans lesquels les États-Unis sont largement excédentaires, pour se concentrer exclusivement sur les biens matériels, ce qui donne une vision très partielle des échanges internationaux.
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Financer ses baisses d’impôt – Dans un budget fédéral déjà largement déficitaire, les droits de douane deviennent une ressource fiscale de substitution. L’objectif est de compenser les pertes de recettes liées aux réductions d’impôts promises (et potentiellement reconduites) en cas de victoire républicaine. Or, cet usage transforme les tarifs douaniers en taxe de consommation déguisée, payée en réalité par les consommateurs américains eux-mêmes.
L’incertitude fait tanguer les marchés... et crée des opportunités
En économie, un même outil ne peut servir trois objectifs à la fois sans générer d'effets contradictoires. Cette confusion stratégique alimente une instabilité des marchés, car les investisseurs peinent à anticiper le véritable cap de la future politique économique américaine.
Cette instabilité se manifeste déjà dans la volatilité de certains secteurs particulièrement exposés : industrie manufacturière, semi-conducteurs, transport maritime... Mais ce qui est vrai pour une entreprise ne l’est pas nécessairement pour une autre. Beaucoup de sociétés, peu ou pas exposées aux chaînes d’approvisionnement mondiales, ou ayant un fort "pricing power", sont relativement protégées. Pourtant, leurs cours peuvent baisser mécaniquement, simplement par effet de contagion ou par panique générale.
C’est précisément là que l’investisseur long terme dans les dividendes entre en jeu.
Chercher des entreprises "tariff-resilient" et génératrices de cash
Dans cette mer agitée, l’approche dividende offre un cap clair : rechercher des entreprises solides, avec des cash flows récurrents, un endettement maîtrisé, et une capacité à absorber les chocs (y compris géopolitiques ou fiscaux). Trois grands profils d'entreprises peuvent ainsi retenir notre attention :
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Celles dont l'activité est essentiellement locale, et peu dépendante des importations ou des exportations (utilities, télécoms domestiques, immobilier coté, etc.).
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Celles qui disposent d’un fort pouvoir de fixation des prix, leur permettant de répercuter les hausses de coûts sur leurs clients sans éroder leur marge (grands groupes de santé, logiciels B2B, biens de consommation premium…).
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Celles qui présentent une croissance régulière de leur Free Cash Flow, soutenant à la fois la distribution de dividendes croissants et la capacité à se renforcer en cas de repli de marché.
Garder un œil sur la géopolitique, et du cash en réserve
Mais les droits de douane ne sont qu’une pièce du puzzle. Le monde reste truffé de foyers d’instabilité : guerre en Ukraine, tensions en mer de Chine, risques au Moyen-Orient… Le moindre incident peut déclencher un accès de stress sur les marchés, avec un impact immédiat sur la valorisation des actions – même celles pourtant très peu exposées aux événements.
Dans ce contexte, conserver un matelas de liquidités (ce que nous appelons sur Dividance un « Cash de Conviction ») apparaît comme un filet de sécurité stratégique. Il vous permettra de saisir les vraies pépites au bon moment, quand le marché les brade pour de mauvaises raisons.
Notre suggestion – à titre purement informatif et personnel – est de conserver entre 4 et 5 % de votre capital investi en cash, que ce soit sur votre PEA ou votre CTO. Cela peut paraître peu, mais c’est souvent assez pour frapper vite et fort lorsqu’une belle entreprise faiblement valorisée se présente.
En conclusion : rester lucide, rester opportuniste
Le retour possible de Trump à la Maison Blanche n’est pas qu’un fait politique, c’est un signal fort pour les marchés. Son approche interventionniste et sa propension à bousculer l’ordre établi peuvent certes créer de l’incertitude, mais aussi ouvrir des brèches d’opportunités pour les investisseurs avisés.
Dans ce climat « rock&roll », le calme, la rigueur dans l’analyse des fondamentaux, et une gestion active de son portefeuille (dividendes croissants, valorisations attractives, exposition géopolitique réduite) restent les meilleurs atouts de l’investisseur Dividance.
Alors ne fuyez pas la volatilité. Apprenez à surfer dessus.
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